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Les Rats quittent le navire

Le 1er novembre dernier, à minuit, mon aventure Facebook s'est officiellement terminée. Le délai de rétractation à la suppression de compte de 14 jours s'est terminé, ma page, mon login, mes photos et le résultat de mon test "À quel âge vas-tu mourir?" partis, à jamais. Non, pas de suspension de compte comme il est si facile de faire, non non, la suppression officielle, celle que l'on ne trouve que si l'on la cherche dans la rubrique d'aide. En lisant ces lignes, certains ont déjà crié au fou, d'autres ont cru à une farce. Mais il n'en est rien, Facebook c'est fini pour moi. Quant à ceux qui ne savent pas ce qu'est Facebook, j'imagine que vous lisez ces lignes dans la chambre de votre monastère albanais, probablement sur un Minitel, à affichage noir et blanc et devant fonctionner au charbon.

Mon inscription date du 17 août 2007. Durant les 3 premiers mois, j'ai eu la fâcheuse tendance à inviter tous mes contacts en vantant tous les bienfaits du réseau social mondial, plébiscitant l'interface "tout-en-un" qui mêle photos, profils, messagerie, calendrier etc. Dès lors on se demande comment on a pu vivre aussi longtemps sans cet outil magique, tant Facebook est simple et pratique, drôle et utile à la fois. Dès lors, tout va très vite, le bouche à oreille fonctionne à merveille et le nombre d'utilisateur croît à un rythme effréné. Comme tout le monde, on recherche / retrouve des vieilles connaissances et votre nombre d'amis suit le même taux d'augmentation, rendant l'utilisation de Facebook plus riche, plus dense et plus prenante encore.

Cette apogée dans mon expérience Facebook était aussi due aux notifications que je recevais en direct sur mon BlackBerry. Réactivité immédiate, participation maximale, rien ne m'échappait, j'étais un Facebook geek. Quand mon news-feed manquait d'intensité, je m'arrangeais toujours pour pimenter un peu le jeu. Blagues, "Aime ça" à tire larigot et autre changement "choc" de photo de profil. Résultat, quelques heures plus tard, j'avais suffisamment de notifications pour m'occuper quelques minutes supplémentaires et ainsi assouvir ma soif de substance. Mais avec la dépendance vient l'accoutumance, et les statuts sans relief des nouveaux arrivants ne m'intéressaient plus. Il m'en fallait plus, toujours plus. Et de la bonne si possible.

Et c'est là que tout a commencé. Quand la bonne substance manque, on hésite pas à aller la chercher un peu plus loin. J'ai nommé Twitter, (renaissance de) Google Reader, podcasts etc. Quand on recherche de la qualité sur Facebook, il est cocasse de dire que l'on tombe sur un mur. Les mise-à-jour des "pages de fan", quand celles-ci ne sont pas ridicule au point que je n'en ris plus, sont souvent doublons avec les Tweets (et polluées par les commentaires de sombres inconnus), les photos et les commentaires qui les accompagnent suffisamment fades pour me lasser, et on se retrouve finalement à perdre son temps avec Mafia Wars, Farmville et autres "points cools". Facebook est devenu si populaire, qu'il est devenu un reflet de la société et de ses habitudes que l'on veut changer ou fuir en rejoignant Facebook la première fois. Quid des intérêts si longtemps défendus de Facebook alors? On finit tôt ou tard par se rendre compte que 90 % des messages et autres invitations sont redondant de l'e-mail ou du SMS que l'on finit tôt ou tard par recevoir, 100 % de la population n'étant pas sur Facebook. Chaque groupe d'amis partage ces informations avec un de ses membres qui n'a jamais daigné s'inscrire, le rustre. Donc tout le monde finit en général par recevoir le message, Facebook ou pas. Pour le partage de photos, trêve d'hypocrisie, on ne regarde quasiment que les photos des autres. Ou simplement on les montre à ceux qui n'étaient pas à l'évènement. Et vice et versa. Les participants de l'évènement en question ne se contenterons sûrement pas des photos 450 x 600 pixels...

Garder le contact avec les gens que l'on ne voit plus, le voilà le véritable intérêt de Facebook, personne ne pourra le contester. Certes, je ne conteste pas, au contraire j'accepte de courir le risque. Si quelqu'un veut absolument me joindre, il saura faire face, sachant que lorsqu'on tape mon nom dans Google, le premier résultat est mon compte Twitter. Désolé, on se débarrassera pas de moi aussi facilement que ça. Force est de constater que je revis depuis que je ne clique plus sur mon favoris "FB" toutes les 10 minutes. Et j'ai même été surpris de l'absence totale de manque. Je n'aurais jamais cru qu'il me fut été si facile d'oublier.

Merci de diffuser cet article par le moyen le plus efficace que vous connaissez, e-mail, MSN, Twitter etc. Ou mieux encore, via Facebook.

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